Le sujet est difficile. La pression politico-médiatique est à son comble. Pression du pouvoir incroyable de la part d'un président de la République et d'un gouvernement qui se prétendent de gauche (l'ennemi, c'est la finance, vaste rigolade ...). Reportages en boucle avec un, deux, trois usagers - pardon, à la SNCF, on dit client maintenant - qui crient leur colère à juste titre contre les conditions de transport qui leur sont faites. Jamais un syndicaliste à l'antenne ou alors caricaturé, jamais de débat contradictoire sérieux pour expliquer les enjeux de la future loi. Pire, on va même pour faire peur et jouer les uns contre les autres, jusqu'à utiliser 8% des 700 000 bacheliers qui planchaient ce matin en Philo.
Pour autant, pas question d'oublier l'essentiel. Tout d'abord, l'appel à la grève, depuis la loi Sarkozy, a été déposé, il y a plus de quinze jours et chaque gréviste doit se déclarer nominativement. Cet appel a été précédé de manifestations nationales des cheminots suivies massivement. Le 1er ministre Ayrault, puis maintenant Vals, savent depuis plusieurs mois que le projet qu'ils portent et vont défendre dès demain à l'assemblée nationale, est totalement contesté par les cheminots et bien d'autres citoyens, très nombreux.
Il faut donc désigner les véritables responsables de la provocation et des conditions insupportables faites aux usagers aujourd'hui. Les responsables sont au pouvoir dans ce pays et au plus haut niveau.
Loin d'un grève corporatiste où il s'agirait de seulement défendre des conditions de travail de nantis, il en va du service public du transport dans notre pays. L'exemple anglais doit être médité par toutes celles et tous ceux qui préfèrent aujourd'hui ne voir que la partie émergée de l'iceberg. La création des trois EPIC superposés et autonomes, en lieu et place de RFF et de la SNCF, déjà EPIC, au lieu de la création d'une seule et unique structure du rail français, n'est que la porte ouverte à la privatisation, la concurrence libre et non faussée qui plait tant à la Commission européenne et qui coûte si cher au bout du compte aux usagers des anciens services public car les dettes d'infrastructures (TGV, réseau délabré) sont au passage laissé à la charge des utilisateurs.
La Poste, EDF, GDF, les autoroutes, les anciennes banques d’État, l'Eau, etc... tout démontre qu'au bout du compte, c'est nous qui payons...sans certitude, aucune, d'une amélioration du service rendu... aux clients puisque l'usager doit disparaitre.
Le service public est une idée moderne, quoiqu’en disent ses détracteurs. Aussi la Convergence Nationale de défense et de développement des services publics a raison de dévoiler le piège dans lequel ce gouvernement veut nous enfermer. Il ment délibérément par omission des raisons profondes du projet de loi qu'il veut faire passer à l'Assemblée Nationale ! Que les élus socialistes affligés se lèvent ....