Lettre ouverte
aux Noiséennes et aux Noiséens
qui ne se résignent pas …
De quel droit, décide-t-on qu’une ville comme Noisy ne mérite pas une politique de santé affirmée en ne se battant pas pour sauvegarder deux équipements emblématiques de cette grave question comme le centre municipal Marie Curie ou la clinique privée de la Croix aux Biches, sans oublier la friche dite de l’hôpital depuis plus de 20 ans ?
De quel droit décrète-t-on que la seule réponse à l’incivilité et à la petite délinquance, c’est la police municipale et la vidéosurveillance alors que nombreuses sont les critiques de telles solutions et que l’on a tué le dispositif des « arpenteurs urbains » dont le motif de création était la prévention et dont personne n’a contesté l’efficacité et la proximité ?
De quel droit, choisit-on que Noisy le Grand doit sortir du cadre de la ville nouvelle de Marne la Vallée, sans débat, sans chiffrage du coût pour les habitants et surtout en affirmant posséder une expertise immobilière et foncière que l’établissement public Epamarne n’aurait plus ou n’aurait jamais eu ?
De quel droit, encore, affirme-t-on que le Palacio d’Abraxas fait tâche dans le décor noiséen et qu’il faut le détruire alors que tractations et arrangements sont déjà envisagées avec le centre commercial des Arcades sans concertation ni débat public ?
De quel droit, fait-on fermer un centre commercial de proximité comme celui de la Butte Verte sans s’efforcer auparavant de le remplacer et de quel droit doit-on densifier encore et encore le quartier, sans prendre en compte l’avis des habitants qui subissent déjà quotidiennement une densification complexe ?
De quel droit, enfin, croit-on pouvoir décider d’une nouvelle densification urbaine en rasant un quartier entier, les Bas Heurts, en faisant fi des résistances légitimes et des conséquences humaines, des conséquences d’aménagement, de transport, pire en bluffant la population sur le dramatique problème du logement social… Au non de quoi, devrions nous accepter la même logique pour la ZAC dite de l’hôpital ou Clos d’Ambert ?
De quel droit, après une décision de gestion non probante en 2007 maintenant une concession privée à la Sodehxo, explique-t-on aux Noiséens, ou pas d’ailleurs, qu’il n’est pas possible d’avoir un service public de la restauration scolaire alors que les outils modernes nécessaires sont présents dans la ville et que d’autres collectivités reviennent à de telles solutions ?
De quel droit, pourrait-on nous empêcher de réclamer, et obtenir, une municipalisation de la distribution de l’eau, autre grand service public indispensable, que déjà plusieurs autres municipalités ont gagné ?
De quel droit, subirait-on une communication omniprésente sans débat contradictoire, ni alternative et ayant pour seul objet l’autosatisfaction d’un petit nombre ? Au delà d’une information nécessaire et… légale, ne pourrions nous pas prendre en compte, plus encore, l’avis des habitants, entendre leur parole ?
De quel droit, un petit groupe de personnes s’autoriserait-il à penser en permanence que ce qu’il croit bon pour les Noiséens l’est automatiquement … parce qu’il le pense ?
Pour autant, nous n'inscrivons pas notre propos dans un quelconque mouvement contre les organisations politiques qui auraient perdu leur légitimité. Nous ne confondons pas, non plus, notre droite et notre gauche, surtout quand cette dernière ne jette pas aux orties les valeurs de démocratie, de solidarité et de justice sociale. Pas plus, nous pensons que tout est à jeter dans l’action politique locale et son expression municipale tel que cela fût pendant de nombreuses années et aujourd’hui encore.
Si un autre monde est possible, une autre ville doit être possible, ici à Noisy sans que cela soit otage des seules combinaisons politiciennes de partage du pouvoir que nous connaissons trop.
Nous aussi, nous prétendons défendre et affirmer des valeurs de démocratie, de solidarité et de justice sociale qui nous rendent aptes à intervenir dans le débat public à égalité de droit et de devoir. Nous prétendons nous mêler de ce qui nous regarde en intervenant que la question majeure de l’utilisation de l’argent public, des choix qu’il suppose pour le plus grand nombre.
Pour cela, nous souhaitons nous engager dans une construction citoyenne et nous en appelons au rassemblement de celles et ceux qui veulent contribuer à une telle initiative.
Dans le même temps, nous affirmons haut et fort que si Gauche et Droite ce n’est pas la même chose, surtout au moment où notre pays vit un moment difficile de son histoire politique, au moment où des milliers de personnes se trouvent au cœur de difficultés sociales sans précédent, au moment où la jeunesse a raison de s’inquiéter du monde qui lui est offert, nous ne confondrons pas, non plus, les « faux nez » de Gauche lorsque celle-ci devient gestionnaire, calculatrice, sans passion avec pour seul but de conserver places et honneurs.
A chaque fois, nous poserons clairement les questions qui apparaissent essentielles à nos yeux : pourquoi faire, comment, avec qui et au service de qui ?
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