Tribune de « Noisy Solidaire, à gauche vraiment »
Comme chacun(e) le sait à Noisy le Grand, la majorité du conseil municipal, élue brillamment par un(e) électeur(ice) sur quatre lors du dernier scrutin, n’a pas souhaité modifier le règlement intérieur du conseil à propos de la représentativité des forces politiques dans notre bonne ville. Ainsi, la liste « Noisy Solidaire, à gauche vraiment », forte de près de 2000 électeurs(ices), n’a pas été autorisée à constituer un groupe politique au sein de l’assemblée municipale. Deux élus, ce n’est pas assez !
A ce titre, pas de tribune dans Noisy Propagande, pardon Noisy Magazine, et surtout pas accès aux dossiers importants remis à chaque président(e) de groupe…
Tout petit tour de passe-passe qui n’honore pas ces auteurs, cela ne constitue pas une réponse politique de première qualité quand on se targue de mettre en place la démocratie participative dans la commune.
Mais bref, la politique étant l’art d’agir sur le réel, on s’en f… !
C’est vrai, enfin, il y a des questions plus importantes à travailler, à réfléchir, dans une ville qui se veut en toute modestie la Kapitale de l’Est parisien ! Et des questions, nous n’en manquons pas à l’aune de la dramatique crise économique et sociale qui va suivre le krach de la bulle financière, hélas, prévisible tant l’outrance des placements hautement spéculatifs l’annonçait depuis des années.
La première des questions ? C’est où en est notre commune avec les emprunts contractés, par exemple, avec le Crédit Local, cher à la banque Dexia que le contribuable va renflouer à grands coups de milliard d’euros ? D’ailleurs, une parenthèse s’impose à ce sujet : comment peut-on nous prendre la tête avec le « déficit » de la sécu, déficit qui ne représenterait que de 3 à 5% du budget global de cette dernière, après un tel gâchis ?
Une autre question se profile immédiatement derrière la précédente. Comment vont se traduire les différentes opérations immobilières que la commune veut engager ? Quid de la ZAC du Clos d’Ambert, sans même s’arrêter sur le protocole foncier avec l’Etat et Epamarne dont l’exécution vient d’être repoussée de 6 mois ? Qu’en sera-t-il de la ZAC du Clos aux Biches dont un document récent du SAN de Marne la vallée nous explique qu’il sera un bel éco quartier de 1800 logements sans changer, sans doute, beaucoup de virgules du précédent projet retoqué lors du refus de DUP par le tribunal ?
Que vont faire les opérateurs immobiliers, les Kaufman et Broad ou autres marchands, quand l’heure semble au repli forcené du crédit, faute de solvabilité des ménages actuelle et à venir ?
Bien sur, il y a le miroir aux alouettes qui voudrait faire croire que Noisy le Grand serait plus attractive que d’autres communes … C’est sans doute, pour partie, vrai avec près de 20 000 emplois et ses dessertes RER et routières… Mais cela suffit-il ? Le phantasme municipal de l’achèvement de la ville nouvelle est-il encore pertinent, surtout autocentré sur Noisy le Grand ? Rien n’est moins sûr !
Et sans être des oiseaux de mauvais augure, il se pourrait qu’une heure de vérité se profile à l’horizon pour nos villes. Foin de la spéculation immobilière et de l’envolée permanente des prix, voila la crise provoquée par ceux qu’elle ne touchera pas. Car c’est les sans grades, les petits et les moyens qui vont payer l’addition, et durement !
L’heure est aussi, comme jamais, à la solidarité. Pour cela, un débat transparent doit animer la vie démocratique de notre commune. Il est peut-être en train de finir le temps de « on s’occupe de tout, faites nous confiance » ! Il est sans doute venu le temps de faire de la politique autrement… Les semaines à venir seront donc importantes !
A la revoyure pour la prochaine Tribune d’un Noisy Mag virtuel …
Etienne DOUSSAIN, Sylvie MONNIN
Conseillers municipaux
Groupe des élus de « Noisy Solidaire – à gauche, vraiment ! »
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