Brève histoire de fin semaine ... à moins que ce ne soit le début de la suivante !
Il était une fois un ministre de l'Education Nationale qui décida de réformer le déroulement de carrière des instituteurs et institutrices. Pour cela, fort d'une revendication juste et légitime des mêmes, déjà celle du pouvoir d'achat, il inventa un nouveau titre, et bien sûr, un nouveau statut : Professeur des Ecoles.
Dire que que la "réforme" passa comme une lettre à la poste, dit-on trivialement, ça, non , on ne peut pas le dire. Il y eut refus, mécontentement, contestation ... mais quand même, bonne année, mauvaise année, le nouveau titre et le nouveau statut s'imposèrent. D'abord, parce que tous les nouveaux professionnels qui sortaient des IUFM étaient patentés "professeurs des écoles" et que, bien entendu, les plus anciens, nouveau statut et déroulement de carrière oblige, durent se rendre à l'évidence.
Pas tous, certains résistèrent encore et encore ! Mais, il faut bien le dire la réelle revalorisation financière qui accompagnait la "réforme" faisait tomber, une à une, les prévenances des uns et des autres.
Rien de choquant par ces temps de pouvoir d'achat en berne... Il est vrai que la même dite réforme, car c'est toujours donnant - donnant, entraînait la perte de la retraite à 55 ans ... et surtout la perte du logement de fonction à charge des municipalités ou de l'indemnité de logement !
Hé oui, la République logeait ses instituteurs et institutrices dans chacune de ses 36000 communes... C'était comme cela l'école d'avant, sans nostalgie pour autant !
Et alors, après cette dite "réforme", que se passa-t-il dans nos belles communes ?
Il fallait "gérer" les conséquences du changement de statut. Comment allait-on attribuer les logements de fonction ? Comment faire entre ceux qui choisissaient de rester instituteurs ou institutrices et ceux qui, soit par concours, soit à l'ancienneté devenaient "professeurs des écoles ?
Dans de très, très nombreuses villes, villages de France et de Navarre, la solution s'imposa d'elle même : à ceux et celles qui le souhaitaient, le bénéfice du logement serait maintenu sous réserve du règlement d'un loyer prenant en compte, à la fois, sans doute, la réalité des prix du marché de l'immobilier et, à la fois, la situation financière de chacun.
Il ne s'agissait pas, en effet, d'annuler le "gain" salarial d'un nouveau déroulement de carrière par le montant d'un loyer supérieur au même gain !
L'idée même d'amputer le nouveau pouvoir d'achat des "professeurs des écoles" semblait être une évidence à nos bons édiles... sauf à Noisy le Great... avec plusieurs années de retard, semble-t-il.
Comment, nous laisserions nos enseignants se vautrer dans le luxe et l'abondance en profitant de gites modernes, entretenus dans une ville qui connait parmi les meilleurs indices de spéculation immobilière d'Ile de France ?
C'était sans compter sur la vigilance avisée du premier d'entre nous, celui que les électeurs et les électrices ont choisi ... parmi les meilleurs, les plus méritants, les plus opiniâtres et, sans doute, les plus justes ... puisqu'ils veulent s'occuper des affaires de la Cité, c'est à dire s'occuper des autres !
Haro sur le baudet, que l'on fasse donner la garde, justice pour un, justice pour tous ... enfin, chacun, chacune va rentrer dans le rang, à bas les privilèges et les régimes spéciaux car, cela aussi c'est connu, c'est en déshabillant Paul que l'on va habiller Pierre... Bref, ce que n'avait pas forcément prévu le ministre de l'éducation nationale en son temps arriva ... A notre avis, d'ailleurs, il devait s'en douter ! Z'avaient raison de se méfier, les enseignants !
Missives, plis et autres avertissements tombèrent sur les profiteurs, les profiteuses. Enfin, l'infamie allait être pourfendue par l'action sans faiblesse de notre "saigneur" et maitre...
On allait voir ce que l'on allait voir à Noisy le Great, terre de champions du monde ! Le marché de l'immobilier, ses prix, sa spéculation éhontée allaient être respectés. Allez, et un studio à 560 euros ; plus fort encore, allez , et un quatre pièces, selon sa taille, de 1100 à 1350 euros ! Qui dit mieux ?
On n'allait pas se laisser attendrir par 20 familles, au mieux, qui squattent honteusement les beaux logements de nos écoles. Que diable, nous leur ferons rendre gorge ou qu'elles partent de notre ville.
Tant pis, si elles avaient prévenu, la plupart d'entre elles en temps utile, du changement de statut de l'époux, de l'épouse ou encore de la mère seule avec enfants. Tant pis, si aucune réponse n'avait été donnée après cela, pendant de longs mois.
Suspects ou suspectes de profiter des faiblesses de nos élus, des faiblesses de la ville. Suspects et suspectes, ces enseignants de vouloir abuser du bien public sans payer leur écot, comme tout bon citoyen. Car, enfin, occuper le domaine public à titre gratuit, il faut que cela se paye, et fissa, même rétroactivement.
Et c'est bien ainsi que cela se passa. Peu importe, les problèmes d'entretien, la mise aux normes des logements ou encore d'éventuelles dégradations non réparées... Peu importe, il fallait payer ou se demettre ... du bien public, vous les affreux privilégiés aux salaires démésurés !
Le ministre, depuis, a du oublier les conséquences du régime spécial accordé. Pas à Noisy le Grand où la justice sociale passe par la pénalisation des uns au prétexte de mieux répondre à d'autres.
Au fait, cela sert à quoi que les agents de la fonction publique se mettent en grève et manifestent ? A leur pouvoir d'achat ? Calter, volailles, vous allez être plumées !
Amusant, d'ailleurs, cette idée, à défaut d'être nauséabonde, va-t-on louer les mêmes logements ainsi libérés sans compromis au même tarif ? Quel employé communal peut-il se payer un 100 m2 à 1100 euros ?
Sauf à vouloir faire croire que la fonction publique territoriale est devenue la mieux rémunérée de France et de Navarre, Il y des jours où, décidemment, l'on voit rouge...
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