Hier soir, lors du conseil municipal sur lequel nous reviendrons très prochainement, M. le Maire a daigné apporter quelques précisions sur la situation financière de la ville. Dès le 1er point de l'ordre du jour, le 1er adjoint en charge des finances a expliqué que Noisy le Grand n'était pas polluée par des emprunts toxiques. Bien ! Mais du reste, nous ne saurons rien puisque M. le Maire, malgré une question diverse de "Noisy Solidaire, à gauche vraiment" en fin de conseil, n'a pas indiqué précisément, ni qu'il répondrait par écrit à la lettre de deux élus, ni, évidemment, aux autres questions qui ont à voir avec la bonne santé financière de notre commune. Juste le temps d'une provocation publique inacceptable en répondant à M. DOUSSAIN, " qu'il serait content de voir la ville à genoux", il a pourtant évoqué qu'il ne reculerait en rien sur les projets de la ville... puisque la ville était bien gérée. La preuve ? Ce conseil avait validé deux acquisitions foncières un peu plus tôt, dixit !
Nous en acceptons l'augure tout en sachant qu'il pourrait bien exister des reculades tant les temps qui s'annoncent seront durs. Pour autant, nous persistons à penser qu'il ne suffit pas d'un effet d'annonce pour que la situation soit aussi sereine que l'on veut bien le dire. Noisy le Grand n'est pas sur une ile déserte et le renfort de la Région Ile de France pour agir sur le prix du foncier pourrait s'avérer plus complexe qu'il n'y parait.
Non pas que l'agence foncière d'Ile de France ne soit d'aucune utilité, bien au contraire, mais simplement parce que la Région, comme les départements, l'Etat sarkozien n'en parlons pas, feront aussi les frais de la recession économique généralisée dans laquelle le pays et l'Europe s'enfoncent.
Pour nous, il ne s'agit pas de reculer sur les projets ... mais bien de les penser autrement.
Alors pour informer, nous mettons en ligne la lettre des élus de "Noisy Solidaire, à gauche vraiment", lettre qui n'a pas reçu, à ce jour, de réponse officielle par écrit comme sont en droit d'attendre ... des élus du peuple, eux aussi !
On a le droit de voir rouge
Etienne DOUSSAIN
Sylvie MONNIN
Conseillers municipaux
Hôtel de Ville
BP 49
93161 Noisy-le-Grand Cedex
Monsieur le Député - Maire
Hôtel de Ville
BP 49
93161 Noisy-le-Grand Cedex
Lettre avec accusé de réception
Noisy le Grand, le 30 octobre 2008
Monsieur le Député-Maire,
Chacun s’accorde à reconnaître maintenant que les effets de la crise boursière auront et ont déjà des conséquences durables sur l’économie réelle.
La décision du Président de la République et de son gouvernement, comme celles des autres gouvernements européens, de renflouer le système bancaire témoigne de l’inquiétude grandissante, en particulier de la droite française, sur le risque d’écroulement de ce même système dont le caractère hautement spéculatif était connu et dénoncé depuis plusieurs années.
Dans le même temps, malgré les effets d’annonce, il y a peu encore, le chômage et la précarité n’ont pas décru dans notre pays. Pire encore, les plans sociaux se succèdent jour après jour depuis des mois, triste réalité qui vient confirmer que les bulles financières successives impactaient depuis longtemps déjà l’économie réelle par l’exigence d’une rentabilité financière démesurée.
Depuis quelques semaines, la presse nationale se fait l’écho des difficultés que pourraient rencontrer à court terme de nombreuses collectivités. Aujourd’hui encore le Président du Conseil Général, Claude Bartolone, reçu par le ministère de l’Intérieur à ce sujet, envisage une « action contre les banques pour défaut d’information et de conseil » à propos des prêts « toxiques » qui auraient été consentis aux collectivités territoriales et locales, prêts passant de taux fixe à des taux variables au cours des années.
Comme vous le savez, plusieurs communes d’Ile de France ont tenu à alerter l’Etat et l’opinion sur ce point très préoccupant.
Autre effet de la crise financière dans l’économie réelle, et pourtant déjà perceptible depuis plusieurs mois, le fort recul enregistré de la construction et de l’immobilier va venir sans doute freiner sinon bloquer les projets de nombreuse collectivités, y compris ceux qui concernait le logement social auquel le récent projet de loi de Mme Boutin n’apporte pas de réponse satisfaisante, la majorité présidentielle au Sénat, elle-même, s’en étant émue très récemment. Incidemment, nous espérons vivement que le tissu industriel, commercial et tertiaire de notre ville ne souffrira pas aussi de cette situation nouvelle.
Sans vaine polémique, cette grave actualité et la faiblesse des mesures structurelles annoncées par le gouvernement en direction des collectivités, dont notamment un premier recul annoncé pour la D.S.U. mais non confirmé, nous conduisent à souhaiter connaître la situation exacte de notre ville aujourd’hui.
Nous sollicitons donc vos réponses à plusieurs questions préoccupantes pour l’avenir de notre ville et ses habitants :
- Quels sont les prêts contractés à ce jour par la Ville et leurs destinations ?
- Quels sont leur montant et l’organisme bancaire sollicité ?
- S’agit-il de ces prêts «à taux fixes puis variables», autrement appelés «toxiques» ?
- Qu’en est-il de l’endettement exact de la société d’économie mixte de la ville, la SOCAREN, cet endettement incombant de fait à la ville ?
- Qu’en est-il du projet de ZAC du Clos d’Ambert et de l’engagement de promoteurs aux côtés de la ville même si nous considérons que cette opération est trop importante et sans réponse de fond à la question douloureuse du logement social ?
- Pouvez vous nous communiquer l’avenant évoqué lors du dernier conseil municipal, avenant repoussant de 6 mois l’application du protocole foncier signé avec l’Etat et EPAMARNE ?
- Consécutivement à votre annonce du dépôt prochain d’un nouveau dossier de ZAC pour le quartier des Bas Heurts, avez-vous, d’ores et déjà, la certitude de l’implication de promoteurs et de financements croisés (agence foncière d’Ile de France, département, etc…) pour assurer la réussite d’un tel projet dont nous continuons de penser que sa taille est inopportune et comporte les mêmes inconvénients que celui de la future ZAC du Clos d’Ambert ?
- Quel est, à ce jour, le patrimoine foncier et immobilier de notre commune ?
- Enfin, plusieurs petites opérations d’aménagement ont été et sont envisagées sur le territoire de la ville. Qu’en est-il aujourd’hui et quelles sont les informations que vous pouvez porter à notre connaissance ?
Nous avons conscience que la dramatique crise financière et économique va fragiliser la vie et les projets de nombreux noiséens et nous sommes convaincus que vous partagez, avec la majorité, notre crainte.
Plus encore, la responsabilité de la gestion vous incombant, vous ne pouvez que comprendre que tous les conseillers municipaux doivent être informés afin de pouvoir rendre compte de leur mandat et, le cas échéant, des réelles difficultés de la ville devant leurs électeurs(ices).
C’est donc avec un profond esprit républicain que nous vous remercions de bien vouloir nous apporter les meilleures réponses à nos préoccupations.
Dans l’attente,
Veuillez, Monsieur le Député – Maire, croire à notre considération.
Pour « Noisy Solidaire, à gauche vraiment ! »
Les conseillers municipaux
Etienne DOUSSAIN Sylvie MONNIN
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