Il suffit d'aller (pub gratuite...) sur le site de la section du PS noiséen pour s'en rendre compte.
Nous passerons sur les termes "désinformation, malveillants" qui révèlent un haut niveau de débat politique pour en revenir au fond. Juste une réflexion au passage, il s'agit sans doute de paroles d'expert quand on prend connaissance de la campagne orchestrée par la majorité municipale concernant le Bois Saint Martin à grand renfort de lettres-pétition distribuées dans nos boites à lettre ! Ce pauvre commissaire enquêteur n'a qu'à bien se tenir, lui qui veut bétonner les Yvris (croyez nous sur parole, là encore, sans lire le rapport ...).
Ben, pour le jardin d'éveil, c'est un peu la même chose ... La main sur le coeur - puisque l'on vous le dit - cela n'a rien à voir avec le projet gouvernemental !
Non, non, cette nouvelle structure n'est pas un jardin d'éveil "Morano"... nous dit-on en poussant des cris d'orfraie ! Non, non, sauf qu'à vouloir trop prouver, on se prend les "pieds dans le tapis"...
Même l'argument du vote lors de l'ancienne mandature de votre serviteur (qui s'en souvient très bien et ne s'en cache pas) ne suffit pas à convaincre. D'autant plus, d'ailleurs, que le compte rendu de ce conseil évoque à propos du contrat CAF qu'une remarque avait été faite sur le risque de mise en cause de l'école maternelle (or l'on sait dans notre bonne ville que les comptes rendus sont parcimonieux en information complémentaire alors pour une fois, ouf ...).
A cela s'ajoute sans problème, une réflexion personnelle qui ne gâte rien puisqu'il s'agit d'un proverbe : "il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis".
Soyons sérieux et cela, ce n'est pas les "malveillants" qui désinforment, ce n'est que l'avis d'un observateur avisé qui vaut bien celui des ténors et des soldats de la majorité municipale.
Nous l'avions mis en ligne et nous récidivons en vous livrant la conclusion d'Hubert Montagner :
Rien ne permet à Mme MORANO d'affirmer que la création de ces structures “permet une nouvelle approche en matière de politique d’accueil de la petite enfance dans notre pays”.
Les "jardins d'éveil" ne sont que des coquilles vides et de la poudre aux yeux. C'est une diversion qui masque mal les besoins et demandes croissants des familles pour que l'accueil de leur enfant se fasse, à juste titre, dans des conditions qui préservent son bien-être et son intégrité. En réalité, en soulignant que les "jardins d'éveil" doivent préparer les enfants à « la préparation à la préscolarisation », les parlementaires préparent l'opinion publique à la disparition des petites sections de l'école maternelle puis, plus ou moins progressivement, à celle des moyennes et grandes sections. En effet, on peut faire l'hypothèse forte qu'au fil du temps, ils auront pour objectif avoué non plus la préparation à la préscolarisation mais la préparation à la scolarisation, ce que fait l'école maternelle dès la petite section. Dans cette perspective, les petites sections d'école maternelle ne serviraient plus à rien puisque les "jardins d'éveil" prépareraient à la scolarisation. Le document transmis à la CNAF et aux maires par le secrétariat d’Etat à la famille conforte cette hypothèse. En effet, les enfants accueillis à partir de l'âge de 2 ans dans un "jardin d'éveil", pourront y rester pendant une durée de neuf à dix-huit mois, c'est-à-dire jusqu’à 3 ans et demi, empiétant ainsi sur la classe d'âges de 3 à 4 ans qui est, selon la loi, normalement accueillie en petite section d'école maternelle. Il sera ensuite facile de faire admettre que, pour telle ou telle raison, les enfants pourront être "gardés" au "jardin d'éveil" jusqu'à l'âge de 4 ans. Ils entreront alors directement en moyenne section. Les "jardins d'éveil" privés se substitueront ainsi "logiquement" aux petites sections maternelles de l'école publique. On peut craindre que, au nom de la continuité éducative, le processus "n'avale" ensuite les moyennes et grandes sections. La mystification sera alors totale : les "jardins d'éveil" auront conduit à la mort programmée de l'école maternelle.
Structures d'éducation payantes, les "jardins d'éveil" seront un cheval de Troie au bénéfice des promoteurs, constructeurs et autres "businessmen" très prisés par le pouvoir politique actuel. En effet, les entreprises privées auront alors un boulevard pour répondre aux appels d’offre, pour être retenus car ils auront des projets standard apparemment moins
coûteux ... en tout cas non adaptés à l’accueil, aux besoins et aux particularités des enfants, et pour avoir ainsi une source supplémentaire de profits. L'accueil dans un "jardin d'éveil" sera dissuasif et discriminant pour les familles dont les moyens financiers ne seront pas suffisants, même si le coût sera indexé sur leurs revenus. Faut-il rappeler que l'école maternelle est gratuite et ouverte à tous les milieux sociaux et ethniques grâce à la solidarité nationale et communale qui s'est maintenue dans la République au cours du vingtième siècle ? Le Président de la République et son gouvernement ignorent-ils que de nombreuses familles qui auront du mal à "joindre les deux bouts" malgré les aides sociales, ne pourront pas envisager de payer tous les mois à leur enfant une place au "jardin d'accueil"? En outre, le nombre de places y sera limité puisque quelques-unes seront réservées aux entreprises qui auront "sponsorisé" sa réalisation. La régression sociale et humaniste est en marche forcée avec les enfants pour principales victimes.
On ne peut donc laisser l’engrenage des "jardins d'éveil" se mettre en place. Il est urgent que, en dehors des dogmes et des intérêts personnels, claniques ou politiques, il y ait une “vraie” réflexion communale, départementale, régionale et nationale sur les besoins, les finalités, les missions et les enjeux des différentes structures éducatives, en particulier l’école maternelle, et que leur importance pour les équilibres de l'enfant (et de sa famille) soit mieux expliquée à l'opinion publique. Malheureusement, elles prêtent le flan à la critique. car elles n'ont pas pu, su ou voulu se rénover pour faire face à l'évolution de la société tout en se nourrissant des données des recherches scientifiques et cliniques sur le développement de l'enfant. Surtout l’école maternelle, à cause de son autosatisfaction et de ses schémas de fonctionnement quelque peu surannés. Elle vit sur les mêmes certitudes et
pratiques depuis les années 1970, implicitement soutenus ou prônés par des politiciens à court d’idées, immobiles et animés par la seule logique comptable et économique, par des syndicats trop souvent archaïques et par quelques associations du monde éducatif devenues pour la plupart conservatrices voire rétrogrades (à l’exception notable de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves). L’innovation dans les crèches est également en panne, malgré les qualités humaines et les compétences des professionnels.
Je suis effaré que, toutes opinions et idéologies confondues, beaucoup de responsables politiques manquent à ce point de générosité, de lucidité, de culture, d’intelligence, d’imagination et de vision sur l’essence et le fondement de toute société humaine, quelle que soit sa culture : LES ENFANTS EN COURS DE CONSTRUCTION OU DE RECONSTRUCTION. Ils ne peuvent former l’idée que la petite enfance est le terreau des forces vives de la famille, de l’école et de la société de demain alors que toute politique conséquente devrait forcément en faire le coeur de son projet. Mais qui a perçu ou voulu percevoir réellement les dangers que portent en germe “les jardins d’éveil” ? Je n‘ai rien entendu ou lu qui soit réellement conséquent ou convaincant, même si je n’ignore pas la vigoureuse protestation de quelques-uns. La violence à l’école, l’échec scolaire, les “troubles du comportement” et les visites chez le médecin pour fatigue scolaire et troubles du sommeil, ont encore de beaux jours devant eux alors que, bien évidemment, il n’y a ni déterminisme ni fatalité dès lors qu'on agit sur les leviers pertinents ! Une fois de plus, les
enfants sont niés ou maltraités. Il y a donc bien des choses à faire et à inventer. Mais certainement pas ces « jardins d’éveil ». Il faut au contraire améliorer les deux structures que la France a inventées au 19ème siècle : la crèche et l’école maternelle. Et aussi créer de nouvelles entités qui soient intermédiaires et passerelles entre la crèche et l’école. Nous pouvons d’ailleurs en donner un exemple avec les « crèches-écoles enfantines ». Ces structures permettraient d'assurer entre deux et quatre ans une continuité dans la satisfaction des besoins « basiques » et universels qui perdurent (protection, sécurité, alimentation, hydratation, propreté...).
par Hubert Montagner
Psychophysiologiste, Professeur des Universités en retraite, ancien Directeur de Recherche à l’INSERM, ancien
Directeur de l’Unité 70 de l’INSERM
Loin de nier la difficulté de "familles qui regretteraient d'avoir signé une pétition contre le jardin d'éveil privé et payant", il s'agit bien de savoir (et de comprendre) que Noisy le Grand participe dorénavant de l'engrenage voulu par ce gouvernement, l'habillage "grande section de crèche" ne changeant pas grand chose à l'affaire (mais soyons prudents, ce Montagner, ce doit être un gauchiste !).
Et cela, nous le refusons mais visiblement seule la manipulation sémantique semble avoir gain de cause pour la majorité de la majorité municipale ...
Etienne DOUSSAIN
Conseiller municipal "Noisy solidaire, à gauche vraiment !"
Pour le rapport intégral, voir notre article : Jardin d'éveil ou attaque contre l'école maternelle ?
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