Vous pouvez constater, en outre, qu'une chemise est remplie de plusieurs dizaines de pétition appelant à l'ouverture du fameux bois au public, ce qui, de notre point de vue, ne pose pas de problème, sous réserve du respect total de son écologie.
Ce qui est plus curieux en revanche, c'est la discrétion quasi totale sur les conditions d'acquisition éventuelle du dit bois.
Or, c'est peut-être cela le plus important dans l'affaire ...
C'est pourquoi, après que celui-ci ait été préalablement écrit et communiqué à Monsieur le Commissaire enquêteur, voici le point de vue d'un conseiller municipal qui en vaut bien d'autres (restons simple ...) :
Noisy le Grand, le 02 juillet 2009
A l’attention de Monsieur le Commissaire enquêteur
Monsieur,
A l’occasion de la seconde enquête publique concernant le Bois Saint Martin, je souhaite vous faire part de ma préoccupation à propos des modalités d’acquisition de cet espace et des débats suscités par la procédure en cours.
Un préalable s’impose. Contrairement à la pétition distribuée largement par l’association des « amis du Bois Saint Martin » (y aurait-il des « ennemis » ?) qui pourrait laisser croire que l’enquête publique n’a que pour finalité l’ouverture au public de cet espace sensible, il est évident qu’il ne s’agit pas seulement d’un débat entre Pour ou Contre cette dite ouverture.
Je suis, en ce qui me concerne, partisan de l’ouverture au public d’un tel patrimoine, sous réserve de conditions satisfaisantes de protection environnementale et de gestion.
De ce point de vue, l’actuelle contestation juridique de l’arrêté sur la protection du biotope pris par le Préfet de Seine Saint Denis, il y a plusieurs mois, démontre une divergence d’appréciation préoccupante entre la ville de Noisy le Grand et, à la fois, ce même préfet et, à la fois de fait, avec les organisations de protection de l’environnement qui ont participé à la décision d’un tel arrêté et au classement qu’il suppose.
Il convient, en outre, de lever une autre ambiguïté, entretenue à tort, me semble-t-il, actuellement dans notre ville. Il ne m’apparait pas possible, en particulier avec la juste montée des priorités environnementales dans l’opinion, de considérer la question de l’acquisition du Bois Saint Martin que sous l’angle de sa place « historique », voire cadastrale sur le territoire de la ville de Noisy le Grand. Les urgences écologiques vont bien au-delà de cela !
Le fait que plus de 90 % de cet espace soit situé sur la commune de Noisy le Grand ne peut pas être un argument suffisant pour objecter que les citoyens des communes environnantes, voire des franciliens dans leur ensemble, ne sont pas concernés par cette forêt, située à ¼ de Paris dans de bonnes conditions de circulation.
Réduire l’enquête, pour partie au moins, à cet enjeu serait totalement anormal.
Il ne serait venu à l’idée de personne, par exemple, de procéder de la même façon pour la Haute Ile, placée sous la responsabilité du département de Seine Saint Denis aujourd’hui, alors que cette dernière aurait pu attirer les convoitises des trois communes riveraines, Neuilly sur Marne, Gournay sur Marne ou Noisy le Grand. La question de ces patrimoines doit être nécessairement abordée sous l’angle, à tout le moins, régional ou départemental comme il en est sans doute de même pour les forêts gérées par l’Office National des Forêts.
De la même façon, si de tels débats subsistaient s’agissant de l’emprise des parcs naturels nationaux et les contraintes que cela impose aux communes concernées, où en serions-nous pour La Vanoise, le Mercantour ou les Écrins pour les plus emblématiques ?
Or, justement, le positionnement du Bois Saint Martin à la quasi- intersection de trois départements franciliens, la Seine Saint Denis, la Seine et Marne et le Val de Marne, renforce la nécessité d’avoir une vision globale de cet espace.
C’est une dimension essentielle de cette nouvelle enquête publique puisque de son succès dépendent les modalités d’acquisition, puis d’utilisation de ce patrimoine commun.
Je n’ignore pas que pour les espaces revendiqués par chacun, la commune de Noisy le Grand et le Conseil Régional d’Ile de France souhaitent mettre en œuvre une gestion commune de la biodiversité de cet espace sensible sous le couvert de l’Agence des espaces verts de la Région.
Cela étant, le fait même d’envisager une même gestion commune avec un seul et unique opérateur signifie clairement qu’il y a un problème de cohérence dans les modalités d’acquisition soumises à l’enquête publique.
C’est pourquoi, au-delà de la difficulté que semble soulever la gestion des bâtiments existants - il en est d’autres dans les parcs régionaux ou nationaux -, il est incompréhensible de vouloir procéder à un morcelage de ce territoire …
La volonté réitérée de la ville de Noisy le Grand de vouloir absolument se rendre propriétaire de 67 hectares, dont une partie très sensible, ne m’apparait pas cohérente avec la reconnaissance explicite de la nécessité d’un seul opérateur pour gérer l’ensemble de l’espace du Bois Saint Martin. Pire, elle me semble contenir en germe des difficultés futures de gestion et des postures contradictoires, parfois liés aux majorités électorales du moment, qu’il me semble devoir éviter coûte que coûte pour la préservation d’un tel patrimoine et de sa richesse.
De mon point de vue, l’acquisition du Bois Saint Martin, une fois écartée un soi disant ou supposé refus d’ouverture au public, ne doit pas être un enjeu de querelle, à la fois noiséo-noiséenne et, à la fois entre les communes environnantes.
Pour cela, une seule solution, l’acquisition éventuelle par une seule entité ! Tout plaide en ce sens. Qu’il s’agisse de la protection et de la mise en valeur du site, des conditions de son ouverture au public, du respect du aux générations futures, noiséens compris, ou qu’il s’agisse de la conscience d’un bien commun régional, il ne faut pas complexifier délibérément l’obligation de conserver ce patrimoine francilien.
A ce titre, si la dimension «Office National des Forêts » ne semble pas avoir été envisagée, il serait au moins raisonnable que la responsabilité totale du Bois Saint Martin soit confiée à la Région Ile de France.
En conséquence, je suis partisan d’un nouvel avis négatif à l’occasion de cette seconde enquête publique dans les conditions qui nous sont soumises aujourd’hui, assorti d’une préconisation explicite sur la cohérence patrimoniale francilienne de ce site.
Vous remerciant de votre attention, je vous prie de croire, Monsieur le Commissaire Enquêteur, à l’assurance de ma considération.
Etienne DOUSSAIN
Conseiller municipal « Noisy Solidaire, à gauche vraiment »
Pièce jointe :
Texte disponible sur le BLOG : http://www.on-a-le-droit-de-voir-rouge.org/5-index.html
Dimanche 21 juin 2009
Lorsque l'on consulte le site Web de la ville, on peut trouver depuis quelques jours une page qui informe de l'ouverture de la nouvelle enquête publique concernant l'acquisition du Bois Saint Martin par la Région Ile de France et la ville de Noisy le Grand. C'est en toute transparence que nous relayons cette information pour cette enquête qui durera du 17 juin au 17 juillet prochain.
On se rappellera utilement que cette nouvelle enquête fait suite à l'échec de la précédente et qu'entre temps un arrêté de protection du biotope a été pris par le Préfet de la Seine Saint Denis concernant, en particulier une partie du secteur des 67 hectares qu'envisage d'acquérir la mairie.
Nous n'ignorons pas, en outre, que les négociations ont été bon train entre la Région Ile de France et la ville de Noisy le Grand pour parvenir à un compromis acceptable pour les parties.
L'est-il pour autant ?
Nous n'ignorerons pas, non plus, qu'entre temps, échaudés sans doute par le résultat de l'enquête précédente, une association bien nommée "les amis du bois Saint Martin" a été créée par des noiséens sans aucun doute plus avisés que d'autres... si l'on en juge par le soutien dont cette dernière bénéficie en mairie. Mais, comme dirait l'autre, c'est de bonne guerre ! Ah bon, parce qu'il y a la guerre pour le Bois Saint Martin ?
Qu'il s'agisse des fêtes organisées en l'honneur du Bois Saint Martin pour lesquelles la ville n'a pas fait mystère de son soutien ou qu'il s'agisse de la dernière publication de cette association distribuée en ce moment par des militants dévoués dont des élus, semble-t-il, l'on voit bien que la cause de l'acquisition du Bois Saint Martin mobilise beaucoup ces derniers temps.
C'est tant mieux car finalement une association qui se bouge et qui se sent soutenue, c'est peut-être la démonstration concrète qu'il est possible d'en faire de même pour d'autres...
Du moins, on pourrait en rêver !
A moins que, à moins que .... à moins qu'une association comme celle là soit plus importante que d'autres. Et nous, pauvres benêts, qui ne comprenons toujours pas qu'une association plus utile qu'une autre, c'est une association qui sert les projets municipaux avant tout, ceux de la majorité au moins !
Mais foin de la critique facile ! Ce n'est pas parce que l'on voit un conseiller municipal distribuer dans sa propre boite à lettre, la mienne en l'occurrence, le prospectus de l'association du Bois Saint Martin qu'il faut y voir malice. Gardons loin de nous de mauvaises arrières pensées ...
Venons en plutôt à l'essentiel, le fameux Bois Saint Martin ! Le Conseil Régional d'Ile de France, via son agence des espaces verts, veut acquérir ce bois et le sanctuariser pour le sauvegarder à la fois pour les générations futures, pour préserver sa biodiversité et à la fois pour le rendre accessible au public ? Jusqu'à là, nous sommes pour...
La ville en veut un bout au prétexte que l'ensemble de ce bois se situe à plus de 90 % sur son territoire et pour y mener ses propres activités ? Nous émettons des doutes...
Pourquoi ? Mais simplement parce que même si un accord semble avoir été passé entre ville et région pour la gestion future de cet espace remarquable, nous pensons que la Région Ile de France a vocation a géré en totalité ce dernier sans interférence, tout en respectant la volonté des noiséens et ... des franciliens de pouvoir en profiter.
Qu'aurions nous dit pour la Haute Ile si le département de la Seine Saint Denis avait décidé d'en "saucissonner" la gestion et l'utilisation ? Personne de Noisy à Neuilly sur Marne en passant par Gournay ne l'aurait accepté.
Et pour le bois Saint Martin, sous prétexte d'annonce électorale de longue date et de lobbying intense, il devrait en être autrement ?
Pas question. Tout d'abord parce que "chacun son métier" et parce que ce patrimoine, même si les noiséens doivent, bien entendu, pouvoir en bénéficier (on ne le répétera jamais assez), dépasse le seul cadre de notre ville. Il est d'intérêt régional tout comme la Haute Ile l'est d'un point de vue départemental à ce jour.
On va nous dire "mais vous voulez priver les habitants de notre ville de ce qu'il doit leur appartenir". Avouez que par ces temps de développement durable et d'urgence écologique, la ficelle sera un peu grosse.
On ne peut d'un côté nous expliquer le bien fondé d'une protection du patrimoine et dans le même temps, tenter de convaincre les noiséens que cet espace est le leur sans dire clairement que les enjeux de sa protection, à la fois, les dépassent et, à la fois, qu'ils sont primordiaux pour l'avenir de leur propres enfants, et que pour tout cela, il vaut mieux qu'un seul opérateur soit aux manettes et assume la responsabilité !
Et de ce point de vue, nous le répétons, "chacun son métier". L'agence des espaces verts de la Région a une compétence que la ville n'aura jamais et il n'est pas utile de mettre en œuvre une construction juridico-administrative grosse par avance de conflits d'intérêts, en particulier selon les aléas des majorités électorales locales ou territoriales. D'autant plus, quand notre royal président à tous et toutes en remet une couche à propos d'une réforme des institutions régionales et départementales !
Le bois Saint Martin doit être "sanctuarisé" sous le couvert de la Région Ile de France en totalité. Dans le même temps, il doit être ouvert au public et, cela, sans aucune ambiguïté mais protéger et gérer par une seule entité.
C'est ce que nous dirons, et ce que nous vous invitons à dire au commissaire enquêteur avant le 17 juillet prochain. Non pas pour faire échec à la ville mais simplement par cohérence et par volonté que soit mise en œuvre un cadre écologique pérenne dans de bonnes conditions sans interférence entre deux collectivités territoriales pour lesquelles les enjeux et les raisons ne sont pas de même nature.
Et que l'on ne nous dise pas que l'on joue contre notre camp ! Depuis 1995, l'absence de mise en valeur du terrain de la Grotte en bords de Marne démontre à lui seul que la ville a de quoi faire, notamment pour les petits noiséens. Chacun conviendra que Noisy Plage pendant 10 jours par an, c'est bien mais on doit pouvoir faire mieux en matière de protection de patrimoine !
Alors, désolé pour ce propos confus et alambiqué comme le pensent déjà sans doute des amis qui nous veulent du bien dans cette ville, mais pour nous, l'intérêt du Bois Saint Martin dépasse les contours de la ville de Noisy le Grand. Ce serait tout à son honneur de le dire.
Etienne DOUSSAIN
Conseiller municipal "Noisy Solidaire, à gauche vraiment"
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